mercredi 25 avril 2012

Léonor de Récondo à la Folle Avoine pour ses Rêves oubliés aux éditions Sabine Wespieser


Les rencontres se passent dans la cave sous la librairie. Grande salle voûtée sous le poids de l’attention portée aux paroles de l’écrivain qui vient là dévoiler son univers. Le livre lu ou pas, ce sont des trésors enfouis qui font surface entre les pierres mis à jour par les questions avisées de Muriel. Léonor De Recondo avec une grande simplicité a su rendre ces moments chaleureux et inoubliables. Où l’on apprend que ce livre s’insère dans un désir de faire le lien entre deux générations que l’histoire et l’espace ont séparés, de la guerre civile espagnole à la France. Léonor De Recondo est à la frontière de ces deux mondes, elle a connu ceux d’avant et a enfanté celui d’après, ce livre se veut témoignage pour son fils. Elle tisse un chemin de mots pour que les vies soient bien transmises dans toutes leurs difficultés et leur beauté. On comprend mieux la volonté d’un hommage respectueux à ces personnages à la fois universels, ceux qui ont vécu l’exil, et proches par les liens familiaux. Elle explique l’espace de liberté que lui donne l’écriture dans une vie déjà bien remplie par la musique et la famille. Elle l’explore sous toutes ses formes joignant petits poèmes, narration et pages de journal intime à un récit dont l’intensité dramatique va en s’accélérant. Et quand elle nous dit qu’elle arrêtera d’écrire quand elle n’aura plus peur de la mort, on sent chez elle ce sentiment d’urgence, ce désir de ne rien perdre, parce le bonheur tient à si peu de choses. Une très belle rencontre donc qui montre que la parole de l’écrivain est une lumière entre les mots, un poids d’émotion inestimable à nos lectures.

samedi 25 février 2012

Peter May à la librairie La Folle Avoine

Peter May auteur de l'ïle des chasseurs d'oiseaux et de l'homme de Lewis a été invité à la Folle Avoine  pour une soirée très écossaise. Peter May ne vit pas loin et c'est une chance pour nous.
















Il n'est pas trop tard pour découvrir ces deux romans policiers situés sur les îles Lewis et tissés des périgrinations de l'inspecteur Fin MacLeod dont ce sont les terres natales. Il y revient pour élucider des meurtres mais  retrouve aussi beaucoup de souvenirs qui lui sautent à la figure. Les îles, décor de théâtre, presque personnages à part entière de ces histoires où le vent et les vagues sont des fous furieux. On aurait presque envie de s'y perdre tant Peter May les décrit avec passion. Mais avec son charmant accent écossais, sa bonne belle voix et un visage souriant de bon vivant, il nous a tout de même découragé de vouloir y passer des vacances. Beaucoup d'humour mais aussi de sincérité pour expliquer que l'inspecteur Fin Macleod est un peu lui-même quand il raconte son amour d'enfant pour sa petite camarade de classe. A la base journaliste, on sent l'homme de terrain. Il se saisit de sujets spécifiques de ces îles comme la chasse aux gugas qu'il explique en attisant la curiosité du lecteur. Il révèle le scandale des "homers", ces gamins orphelins ou délinquants envoyés dans des familles protestantes des îles. C'est un homme plein d'histoires qui l'espace d'une soirée a mis Villefranche à l'heure anglaise, captivant comme dans ses livres l'attention d'un auditoire séduit.

samedi 18 février 2012

Un roman américain de Stephen Carter traduit de l'américain par M.G. Hovnanian aux éditions Robert Laffont

Stephen Carter réussit avec maestria une saga sur l'Amérique des sixties : la condition des noirs à travers les droits civiques, la littérature afro-américaine et la politique avec Nixon, Kennedy et la guerre du Vietnam.
Muriel

jeudi 16 février 2012

Le livre déprécié ...

Le livre déprécié
Article paru dans l'édition du Monde du 03.02.12
L'irruption de l'« e-book » et la hausse prochaine de la TVA, qui contribuent à fragiliser libraires et éditeurs, sont les signes d'une révolution silencieuse en cours. Annonce-t-elle la fin d'une civilisation ?



La fin de la civilisation du livre ne veut pas dire la fin du livre. Un nombre d'ouvrages conséquent continue, heureusement, à être édité. Un nouveau mode d'existence du livre devient de plus en plus facilement accessible, le livre électronique, sans pourtant que celui-ci semble, en tout cas pour le moment, supplanter le livre imprimé.
Mais alors pourquoi s'inquiéter ? Pourquoi parler d'une fin de la civilisation du livre ? Parce que le livre, qui fut traditionnellement le principal moyen d'accès au savoir sous toutes ses formes aussi bien qu'à la littérature, est en train de déchoir de ce piédestal. Certes, on pourrait dire qu'il n'y a là rien de grave, que le livre a un bel avenir devant lui avec le livre électronique et que d'autres supports peuvent également apparaître. Le livre tel que nous le connaissons n'a pas toujours existé, il a une date de naissance qui coïncide avec celle de l'imprimerie, il n'y a rien de choquant à ce qu'il vieillisse et se trouve remplacé par des supports plus rapides, plus disponibles, mieux adaptés aux technologies de l'époque.
Tout cela est vrai et mon objet n'est pas d'opposer le livre imprimé au livre électronique : combat d'arrière-garde, perdu d'avance. Il est en revanche de dire que la révolution technologique de l'information a rabattu le livre sur un espace plat et indifférent dans lequel il n'a plus aucune dignité particulière. Au livre comme oeuvre se substitue une multiplicité de textes désarticulés, accessibles indépendamment les uns des autres sur un espace plat où l'on trouve également une myriade d'autres textes désarticulés. La désarticulation : telle est la première déchéance du livre. Les conséquences négatives s'en font vivement sentir, dans l'enseignement supérieur en particulier.
Mais il y a une seconde déchéance du livre, économique cette fois : sa réduction à un objet de consommation équivalent à n'importe quel autre. Ce phénomène affecte la culture en général et le livre en particulier. Il est amorcé depuis une quarantaine d'années. L'augmentation, au 1er avril, de la TVA sur le livre imprimé (de 5,5 % à 7 %) ainsi que sur d'autres produits de consommation est, non la cause, mais le dernier signe de ce phénomène, son expression terminale. Le fait que le livre, comme objet culturel par excellence, n'ait pas été distingué (pour un bénéfice fiscal minime) prouve la négligence et l'indifférence avec laquelle il est traité par un gouvernement dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas composé de lettrés (chacun se souvient des épisodes d'anthologie de La Princesse de Clèves et de « Zadig & Voltaire »). Cela se traduira par une augmentation des tracasseries administratives pour les éditeurs et les librairies dans le réétiquetage des stocks, et porte aussi un très mauvais coup au livre lui-même.
La loi Lang a heureusement évité au livre, jusqu'à présent, d'être pris dans une concurrence des rabais entre grandes surfaces et librairies indépendantes, qui eût été la mort irrémédiable de ces dernières. Il est incompréhensible d'ailleurs qu'au niveau des établissements publics comme les universités ou les institutions de recherches (le CNRS mis à part, semble-t-il), le livre soit soumis à la réglementation des marchés publics qui favorise les grands groupes, parfois sans murs, contre les librairies plus petites, mais indispensables à la vie intellectuelle du pays. Le prix unique devrait rendre inutile la procédure des marchés qui a des effets pervers considérables dans ce domaine. Pour prendre un exemple : pourquoi la librairie philosophique Vrin, qui est la dernière librairie majeure de la place de la Sorbonne, à Paris, ne pourrait-elle pas bénéficier de commandes publiques, alors même qu'elle est au coeur de la vie philosophique du pays ? Imagine-t-on la place de la Sorbonne sans aucune librairie ? Quel cauchemar ! On ne tient donc ainsi nullement compte de la spécificité de ce secteur par rapport aux biens ou aux services matériels.
En somme, le livre lui-même est attaqué dans ce qu'il a de plus distingué, singulier, difficile éventuellement. Des mesures qui permettraient aux librairies indépendantes de bénéficier des commandes publiques selon leurs spécialités, ou même sans spécialité, parce qu'elles font vivre la culture du livre dans une ville, pourraient être prises très rapidement et aideraient beaucoup d'entre elles à continuer à diffuser et à exposer les livres dans l'espace public. Les commandes sur les sites Internet sont très aisées et souvent très utiles, mais ces sites n'ont aucune existence dans l'espace urbain ; en outre la promotion des livres s'y fait principalement sur le mode de la publicité et du chiffre de vente. En revanche, pour un libraire, conseiller un lecteur, discuter avec lui, lui faire découvrir des oeuvres dont on ne parle pas ou apprendre de lui qu'il devrait y avoir tel ou tel ouvrage dans la librairie qui n'y figure pas, contribue à créer un lien culturel autour du livre. Qui n'en voit l'importance ? Qui ne voit le désastre que constitue la fermeture accélérée de nombre de librairies en France remplacées par des agences bancaires ou des magasins de fringues ?
Cette double déchéance du livre, dont les conséquences sont immenses sur le statut du savoir et des oeuvres, se traduit dans la considération commune par une nouvelle représentation du livre : son inutilité. Si tout ce qu'il contient est immédiatement accessible sans qu'on ait besoin de le lire entièrement ou même en partie, si en outre il est en concurrence avec d'autres produits de consommation sans le moindre privilège, pourquoi acheter un livre ? Pourquoi acheter tant de livres encombrants, chers et finalement inutiles ? L'idée qu'on puisse avoir besoin de livres et que ce besoin puisse correspondre à une urgence devient complètement incompréhensible et incongrue, parfois même au coeur des universités. Voilà ce qui flotte dans l'air : l'esprit d'un temps qui n'a plus d'esprit, ou si peu.
Mais, face à cette révolution silencieuse, qui affecte non seulement les librairies mais aussi les éditeurs de savoir (philosophie, sciences humaines et sociales, etc.) sur lesquels repose la diffusion de la pensée et de la science d'ici et d'ailleurs, tout n'est peut-être pas perdu. En cette période électorale, il reste à espérer que tous ceux, et ils sont nombreux, qui ressentent cruellement cette dérive qui restreint l'espace du livre et le réduit à un simple objet de consommation dont l'utilité est incertaine, se mobilisent et exigent des candidats à la présidence de la République des réponses précises concernant leurs projets touchant la politique culturelle en général et celle du livre en particulier. Il importe que les mesure soient prises afin que le livre continue d'être au coeur de la vie culturelle du pays.
Yves Charles Zarka



jeudi 26 janvier 2012

Le calme retrouvé de Tim Parks traduit de l'anglais par Isabelle Reinharez aux éditions Actes Sud






Avec une grande honneteté, Tim Parks nous décrit une lente et très obstinée exploration de soi. S'appuyant sur la littérature qui l'habite, il noue le corps et les mots, piste la maladie, repousse la souffrance.
Cette rage de se décrypter peut sembler terriblement nombriliste ; elle m'est apparue comme une grande aventure.

Cathie de La Folle Avoine

mercredi 25 janvier 2012

Rêves oubliés de Léonor de Recondo aux éditions Wespieser


En Août 1936, Aïta est obligé de fuir. Il rejoint sa femme, Ama, à Hendaye. Léonor de Recondo retrace le destin d'une famille de républicains basques de leur fuite en 1936 à l'après-guerre à travers le carnet secret d'Ama. Avec une écriture magnifique, l'auteur nous émeut tout au long de ce roman.

Le salon du livre à Toulouse 5 et 6 Nov 2011





Le 5 et 6 Novembre 2011 a eu lieu le  Salon du Livre en Midi-Pyrénées organisé par Le Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées, en partenariat avec La Région Midi-Pyrénées, la DRAC et la Mairie de Toulouse. L'association des Libraires Indépendants en Midi-pyrénées (ALIMP) y avait sa place avec un stand où s'est installée La Folle Avoine et d'autres librairies pleines de dynamisme. Le thème à savourer de cette année était Littérature et Gastronomie mais l'ALIMP souhaitait mettre en avant de jeunes auteurs encore plein d'attente envers les lecteurs avec leur premier roman comme seule vitrine. Il y avait Hélène Lenoir pour Pièce rapportée, Fanny de Saintenoy pour Juste avant, Caroline Lunoir avec Faute de Goût et Hélène Gestern avec  Eux sur la photo un roman que La folle avoine a beaucoup aimé. Une belle expérience enrichissante, forte en rencontres qui méritait bien quelques déplacements de cartons.