mercredi 25 avril 2012

Léonor de Récondo à la Folle Avoine pour ses Rêves oubliés aux éditions Sabine Wespieser


Les rencontres se passent dans la cave sous la librairie. Grande salle voûtée sous le poids de l’attention portée aux paroles de l’écrivain qui vient là dévoiler son univers. Le livre lu ou pas, ce sont des trésors enfouis qui font surface entre les pierres mis à jour par les questions avisées de Muriel. Léonor De Recondo avec une grande simplicité a su rendre ces moments chaleureux et inoubliables. Où l’on apprend que ce livre s’insère dans un désir de faire le lien entre deux générations que l’histoire et l’espace ont séparés, de la guerre civile espagnole à la France. Léonor De Recondo est à la frontière de ces deux mondes, elle a connu ceux d’avant et a enfanté celui d’après, ce livre se veut témoignage pour son fils. Elle tisse un chemin de mots pour que les vies soient bien transmises dans toutes leurs difficultés et leur beauté. On comprend mieux la volonté d’un hommage respectueux à ces personnages à la fois universels, ceux qui ont vécu l’exil, et proches par les liens familiaux. Elle explique l’espace de liberté que lui donne l’écriture dans une vie déjà bien remplie par la musique et la famille. Elle l’explore sous toutes ses formes joignant petits poèmes, narration et pages de journal intime à un récit dont l’intensité dramatique va en s’accélérant. Et quand elle nous dit qu’elle arrêtera d’écrire quand elle n’aura plus peur de la mort, on sent chez elle ce sentiment d’urgence, ce désir de ne rien perdre, parce le bonheur tient à si peu de choses. Une très belle rencontre donc qui montre que la parole de l’écrivain est une lumière entre les mots, un poids d’émotion inestimable à nos lectures.